mardi 3 novembre 2009

Triste, triste...

Comme je m'en doutais, les trois quarts des visons sont retournés dans leur barbare cellule. Les autres sont pour la plupart morts de peur. Triste société même pas capable de considérer des êtres autrement que pour leur rentabilité. La souffrance là-dedans ! Rien à faire... Que sont Albert Schweitzer ou Théodore Monod devenus ? Eux qui considéraient la vie dans sa globalité et qui lui portaient un infini respect. Que pensent-ils de l'humanité ? Ce mot a-t-il au moins encore un sens pour eux ?
Autre triste nouvelle, plus proche de moi : j'ai découvert, mort au bord de la route, tapé par une maudite voiture, à quelques mètres de chez moi, un beau renard, une jeune bête. Je le sais car ce coquin venait chaque soir faire un tour dans mon jardin. Derrière ma fenêtre, je ne me lassais pas de l'admirer dans toute la splendeur de sa jeunesse. Esprit facétieux, il savait que je le regardais. Alors, il s'asseyait dans l'allée, face à moi, et nos regards se croisaient quelques instants. Sentait-il que je l'aimais tout simplement et qu'il ne risquait rien en franchissant ma clôture ? J'ose penser que oui, sinon, il ne serait pas montré si familier.
Ce soir, tout est noir et mon beau renard n'est pas là. Je peux fermer les volets. Je sais qu'il ne viendra plus. Adieu mon ami. Là où tu es, tu sais qu'au moins un humain te pleure aujourd'hui.
Photo : U.S. Fish and Wildlife Service