mercredi 17 juin 2009

Les auxiliaires de la culture : insectes, reptiles, oiseaux, petits mammifères... (suite)

"Pour passer des oiseaux aux petits mammifères par ce singulier intermédiaire qu'est la chauve-souris, disons qu'avec ses pattes de devant transformées en ailes, ses doigts allongés, écartés les uns des autres et réunis par une membrane assez épaisse, elle est aussi un grand destructeur d'insectes. Le jour, elle se réfugie dans les lieux obscurs, les caves, les souterrains, les carrières abandonnées et y dort, la tête en bas, accrochée par ses pattes de derrière mais, le crépuscule venu, elle se met en chasse et vole à la poursuite des moucherons, des papillons de nuit, des cousins dont elle fait un véritable carnage.
La musaraigne est un autre insectivore fort remarquable de nos pays ; elle est aussi l'ennemi des plus nuisibles rongeurs. C'est une bestiole qui ressemble à une petite souris dont elle a presque la couleur et la taille mais dont elle se distingue par le museau plus allongé, terminé par une petite trompe et par la queue beaucoup moins longue. Ses dents sont des pointes aigües qui ont raison des carapaces d'insectes les plus dures. Il existe en France deux espèces de musaraignes : la "musette" qui vit dans les prés ou dans les bois, au voisinage des ruisseaux et qui s'abrite dans les troncs d'arbre ou dans les trous qu'elle se creuse parfois en terre, et la "musaraigne d'eau". La musaraigne est notre plus petit mammifère. Elle mesure au plus 7 centimètres, mais elle est très courageuse et s'attaque jusque dans leurs terriers aux campagnols et mulots, des géants relativement à sa propre taille. Elle ne sort que le soir et, loin de nuire à la culture, elle la purge d'une foule de vers et d'insectes.
Parmi les petits animaux utiles à l'agriculture, il faut aussi ranger la taupe qu'on a grand tort de détruire dans nos campagnes. Sans être aveugle, elle a des yeux si petits et si couverts que le sens de la vue ne lui sert presque pas, mais elle a l'ouïe d'une sensibilité surprenante. Ses petites mains minuscules à cinq doigts ont la paume tournée en dehors et elle a beaucoup de force dans son petit corps au pelage soyeux comme une fourrure et qu'on utilise d'ailleurs comme telle. Elle atteint 12 centimètres de longueur et son embonpoint est constant. Elle vit dans la solitude. Elle ne sort de son asile, dont elle a soin de refermer sur elle l'entrée, que si elle y est obligée par l'invasion des eaux de pluie ou de dégel, ou si le dôme de sa taupinière est écrasé et nivelé, et cette taupinière est tantôt une voûte en rond dans les prairies, tantôt un long boyau dans les jardins. Elle n'abite ni la fange, ni les terrains trop durs : il lui faut une terre douce et humifère que recherchent aussi les larves et les insectes dont elle fait son unique nourriture, et elle détruit tellement que ce bienfait compense (...) l'embarras occasionné (...) par le dôme de son abri.
Dans ses travaux souterrains et dans ses pérégrinations, la taupe ne mange jamais les racines des végétaux à sa portée, elle n'est pas herbivore, mais elle est l'ennemie acharnée des lombrics, des vers de terre et des vers blancs dont elle dévore par jour une quantité égale à son propre pesant.
Enfin, comme un des plus précieux auxiliaires de nos cultures, signalons le hérisson, dont les poils sont, comme on sait, transformés en piquants. il est gros comme un lapin moyen et long de 20 à 30 centimètres. Ses yeux sont petits et saillants, ses oreilles courtes et arrondies, ses narines dentelées et ses mâchoires sont garnies de dents incisives et de dents canines. Il a à chaque pied, cinq doigts garnis d'ongles et tout le dessus de son corps depuis le dos jusqu'au sommet de la tête, est couvert de ces piquants durs et pointus qui lui sont une arme défensive et offensive. Au moindre danger, il se pelotonne sur lui-même, la tête repliée entre ses jambes de derrière et il ferme alors une grosse boule d'épines que l'on ne sait par où prendre.
Animal hivernant, le hérisson fréquente les bois et les marais. C'est l'ennemi le plus redoutable de la vipère qu'il recherche et dévore comme un régal. Au surplus, il se nourrit de courtillères, de hannetons, de grillons, de sauterelles, de ver, de limaces et de limaçons dont, vu sa taille, il fait une consommation par hécatombes. Nous devons une protection reconnaissante à ce mangeur de vipères, de reptiles et de tous les insectes nuisibles."
Oui, nous devons indéniablement beaucoup de reconnaissance à tous ces oiseaux ou mammifères qui sont des alliés de premier ordre pour les cultures et les jardins. Malheureusement, trop nombreuses sont encore les personnes qui utilisent les pesticides, insecticides et autres "ides" à outrance. Résultat : ces animaux disparaissent de notre environnement et on ne peut que le regretter. Là encore, tout est une question de respect. Chaque être vivant a sa place dans ce monde et a le droit de vivre. L'homme ne peut pas tout se permettre ! Il devrait parfois y réfléchir avant d'agir.
Photo : photosearch

mardi 16 juin 2009

Les auxiliaires de la culture : insectes, reptiles, oiseaux, petits mammifères (article de l'Est Républicain Nancy du 18 janvier 1913)

Pourquoi, chemin faisant, mettre le pied sur le petit grillot, le scarabée doré qui fait la guerre aux chenilles et aux limaces, et mange le hanneton presque aussi gros que lui ?
Pourquoi céder à la l'instinctive répulsion que nous ressentons pour tout reptile et écraser la tête de l'orvet inoffensif pour l'homme, pour le bétail et pour la basse-cour, mais grand destructeur de sauterelles ?
Et que d'oiseaux nous détruisons qui sont les plus terribles
ennemis des insectes nuisibles et de la vermine qui, sans eux, dévoreraient toute culture !
L'énumération en serait longue. Contentons-nous de citer, des plus gros aux plus petits :
-La cigogne, grand chasseur de reptiles.
-Le héron, dit garde-boeufs, qui défend des mouches boeufs et vaches à l'attelage ou à la pâture.
-Chaque buse dévore, bon an mal an, 4000 mulots rats et souris, et le hibou à peu près autant.Le corbeau engloutit une masse prodigieuse de vers blancs.
-L'étourneau passe sa vie à manger les larves et à épucer nos bestiaux dans les prés.
-La pie nettoie d'insectes les endroits pourris des arbres.
-La perdrix et la caille font une grande consommation de vers blancs. Le merle et la grive purgent nos jardins des colimaçons et des limaces.
-L'alouette s'attaque aux vers, aux grillons, aux sauterelles et aux oeufs de fourmis.
-Le rossignol fait son régal de fourmis et de larves de toutes les sortes.
-Le coucou, qui vaut beaucoup mieux que sa réputation, s'arrange des chenilles velues dont s'écartent les autres oiseaux.
-L'hirondelle a un estomac élastique dans lequel un ornithologue patient a trouvé les débris de 450 insectes !
-La fauvette chasse au vol mouches et pucerons.
-C'est par centaines que la mésange, comme le coucou, sert à sa nichée les oeufs, les larves et le corps des insectes les plus nuisibles.
-Quant au traquet, il est l'ennemi tout spécial et rès friand de la pyrale de la vigne.
-Il ne faut pas moins de 150 chenilles par jour à une couvée de roitelets.
-Enfin, le moineau se nourrit de vers blancs, de hannetons, de mouches, de pucerons.
...
La suite demain avec les petits mammifères ! Mais on peut voir déjà que cet article, bien que publié en 1913, est toujours vrai aujourd'hui, sauf que... à demain !
Photo FV (Associaton HommEanimaL)

samedi 13 juin 2009

Beauté et fragilité de la vie !


Voici une belle "tipule" ou plus communément un "cousin". Parfaitement inoffensif, on le voit surtout les soirs d'été virevolter autour des lampes. Aussi léger qu'un souffle d'air, il semble si fragile ! Ne les détruisez pas même si parfois ils vous agacent en tourbillonnant autour de vous ! Moi-même d'ailleurs, j'avoue humblement en avoir croqué quelques uns qui osaient s'aventurer à proximité de mes moustaches... Mais bon, avant tout, ils servent de nourriture, entre autres, aux oiseaux et aux batraciens. Ils sont donc un maillon précieux dans la chaîne alimentaire ! Comme chaque animal d'ailleurs, petit ou gros, moche ou beau !
Photo : FV (Association HommEanimaL)