mardi 3 novembre 2009

Triste, triste...

Comme je m'en doutais, les trois quarts des visons sont retournés dans leur barbare cellule. Les autres sont pour la plupart morts de peur. Triste société même pas capable de considérer des êtres autrement que pour leur rentabilité. La souffrance là-dedans ! Rien à faire... Que sont Albert Schweitzer ou Théodore Monod devenus ? Eux qui considéraient la vie dans sa globalité et qui lui portaient un infini respect. Que pensent-ils de l'humanité ? Ce mot a-t-il au moins encore un sens pour eux ?
Autre triste nouvelle, plus proche de moi : j'ai découvert, mort au bord de la route, tapé par une maudite voiture, à quelques mètres de chez moi, un beau renard, une jeune bête. Je le sais car ce coquin venait chaque soir faire un tour dans mon jardin. Derrière ma fenêtre, je ne me lassais pas de l'admirer dans toute la splendeur de sa jeunesse. Esprit facétieux, il savait que je le regardais. Alors, il s'asseyait dans l'allée, face à moi, et nos regards se croisaient quelques instants. Sentait-il que je l'aimais tout simplement et qu'il ne risquait rien en franchissant ma clôture ? J'ose penser que oui, sinon, il ne serait pas montré si familier.
Ce soir, tout est noir et mon beau renard n'est pas là. Je peux fermer les volets. Je sais qu'il ne viendra plus. Adieu mon ami. Là où tu es, tu sais qu'au moins un humain te pleure aujourd'hui.
Photo : U.S. Fish and Wildlife Service

2 commentaires:

Gilles LAPORTE a dit…

Tous tes mots sont beaux, comme... ton coeur !
Je t'embrasse.
Gilles

Frédérique a dit…

Merci, cher Gilles, pour ton message qui m'a fait chaud au coeur. Un coeur que tu dis beau. Si tu le dis, je te crois. Mais qu'il est dur d'avoir un tel coeur dans ce monde. A tel point que j'ai souvent l'impression de ne plus y avoir ma place. Cet irrespect de la vie en faveur du dieu fric me fait chaque jour souffrir un peu plus. Mais je tente de faire avec.
Sache que ma belle petite renarde (car c'était une demoiselle) a rejoint sa terre natale. En aucun cas je l'aurais laissée pourrir au bord de la route. Aujourd'hui, elle est retournée dans la forêt, à la terre. Je t'assure qu'elle était vraiment très belle !
Tu as eu raison de citer cette phrase indienne. Pauvres indiens qui végètent aujourd'hui dans leurs réserves alors qu'ils ont tant à nous apprendre. Eux, les vrais sages, pour lesquels tout être, toute végétal, tout minéral a une âme. Je partage cette conception. Nous venons tous du Grand Univers. Nous somme tous composés des mêmes cellules. Les Indiens ne tuaient jamais une bête "comme ça", mais ils ne prélevaient que le stricte nécessaire. Qui plus est, ils demandaient pardon à l'animal de l'avoir tué... On en est loin ! Nous régressons. Aïe, aïe, aïe !